Entretien avec Renan Coquin, coauteur de la BD « le sourire d’Auschwitz »

15 mars 2024

Rendez-vous le samedi 23 mars à 14h30 salle de La Criée pour une rencontre littéraire et historique autour de la bande dessinée « Le sourire d’Auschwitz », aux Éditions Des ronds dans l’O, avec les coauteurs Stéphanie Trouillard et Renan Coquin.

Un cliché pris à Auschwitz sur lequel Marie-Louise Moru (dite Lisette) étonnamment souriante, semble défier ses bourreaux. Comment peut-on sourire dans une telle situation ? Qui est cette femme ? L’enquête de Stéphanie Trouillard révélera son passé de résistante et l’histoire de sa ville Port-Louis.

Pourquoi avoir accepté ce projet ?

J’habite Rennes et je fais partie d’un collectif de gens de
la BD, c’est un ami commun qui m’a présenté à Stéphanie.
J’ai tout de suite accepté ce projet qui m’a occupé presque une année. Je l’ai aussi peut être accepté parce que mon arrière-grand-père résistant lui aussi est mort fusillé en 41.

Votre collaboration avec Stéphanie Trouillard ?

Stéphanie avait tout préparé, son scénario était découpé pour la bande dessinée case par case. On a travaillé ensemble, je me suis approprié son travail, il y a eu des changements techniques à faire comme sur la narration où sur le choix des couleurs.
L’idée de Stéphanie, et de Marie, notre éditrice c’était d’avoir une séparation au niveau des couleurs entre ce qui se passe maintenant où l’on suit Stéphanie dans son enquête et les moments de flashback ou l’on va reconstituer la vie de Lisette Moru. On est parti sur des couleurs désaturées pour le présent, et pour les scènes de retour en arrière j’ai rajouté un filtre un peu marron pour donner une impression de photos un peu anciennes.


Renan Coquin, illustrateur

Stéphanie avait-elle des exigences ?

Oui car Auschwitz, c’est un sujet particulier. Nous avions des exigences liées à l’histoire, la reconstitution il ne fallait pas que l’on fasse n’importe quoi. Et puis aussi dans le traitement du camp en lui-même qu’on ne verse pas dans une espèce de fascination un peu morbide pour la violence. Ne pas édulcorer les faits mais ne pas en faire un objet de plaisir.

Avez-vous fait beaucoup d’allées et venues à Port-Louis pour la « croquer » ?

Je suis venu en repérage, deux fois où j’ai pris beaucoup de photos. Le but : avoir des références visuelles pour recomposer à peu près les environs, sachant que des gens de Port-Louis et de ses alentours vont lire la bande dessinée donc il ne fallait pas faire n’importe quoi. Dans la reconstitution de la ville de Port-Louis, il y a une part d’improvisation, on ne savait pas exactement où habitaient les protagonistes donc, ce n’est pas réel, j’espère que c’est réaliste, mais ce n’est pas tout à fait une reconstitution.

Un futur projet ?

À court terme je sors un autre album mi-avril qui s’appelle «Pillages» aux éditions Delcourt, sur cet album je suis aquarelliste et Maxime de Lisle qui est lorientais en est le scénariste.


Le sourire d’Auschwitz. Conférence le samedi 23 mars à 14h30 salle de La Criée en présence des deux auteurs. À l’issue de la conférence, après un temps d’échange, une séance de dédicace sera proposée. Entrée libre, sans réservation.

Le même jour (samedi 23 mars) à 12h00 inauguration de la nouvelle plaque de rue Lisette Moru.